
Entre 2019 et 2024, le Fonds Wetenschappelijk Onderzoek (FWO) a octroyé plus de 271 millions d’euros à 866 projets impliquant des expériences sur des animaux. Ces chiffres, obtenus via une question parlementaire au gouvernement flamand, révèlent l’ampleur du recours aux animaux dans la recherche scientifique financée par des fonds publics.
Qui mène ces recherches ?
Le classement par institutions montre une concentration très marquée :
- KU Leuven est en tête avec 419 projets et plus de 137 millions d’euros (soit plus de la moitié du budget total).
- Suivent UGent (236 projets, 73 M€), UAntwerpen (84 projets, 24 M€, VUB (80 projets, 23 M€), UHasselt (42 projets, 11 M€), ITG (4 projets, 2,5 M€), et enfin le VIB (1 projet, 24 500€).
Ces chiffres couvrent des projets dans divers domaines, mais une majorité écrasante (près de 86 %) se situe dans les sciences médicales.
Selon la classification des domaines scientifiques fournie, les thématiques les plus représentées parmi les projets impliquant des expériences sur animaux sont les suivantes :
- La recherche sur le cancer : 144 projets
- Neurologie, neurosciences, psychiatrie, ORL, ophtalmologie : 128 projets
- Endocrinologie, gastroentérologie, hépatologie, métabolisme et nutrition : 90 projets
- Immunologie et microbiologie : 87 projets
- Systèmes respiratoire et cardiovasculaire : 82 projets
D’autres domaines scientifiques sont également concernés, avec un nombre de projets moins élevé mais néanmoins significatif. Cela témoigne de l’ampleur du recours aux expérimentations animales dans une grande diversité de champs de recherche.
Qu’entend-on par expérimentation animale ?
La législation européenne (directive 2010/63/EU) définit les expériences animales comme toute utilisation de vertébrés vivants ou de céphalopodes (comme les pieuvres), à des fins scientifiques.
Un manque de transparence ?
Le FWO ne fait pas la distinction entre :
- les projets où les animaux sont uniquement observés,
- ceux où les projets sont axés exclusivement sur l’expérimentation animale,
- et ceux dans lesquels des expériences animales sont intégrées dans le cadre du projet, par exemple lorsqu’un test sur animal est utilisé pour vérifier des processus biologiques ou pathogènes, après qu’ils ont été étudiés au préalable à l’aide de méthodes dites ‘alternatives’ (New Approach Methodologies – NAMs), telles que les techniques in vitro, ex vivo, in silico ou in chemico.
Une société éthique n’a pas peur de la science… mais exige qu’elle soit juste
La recherche scientifique est essentielle. Mais elle ne doit pas se faire au prix de la souffrance. Aujourd’hui, les méthodes de recherche alternatives sont non seulement disponibles, mais aussi scientifiquement éprouvées et opérationnelles. Il est donc urgent de leur donner la priorité, plutôt que de continuer à financer des projets qui reposent sur des pratiques causant de la souffrance animale.
Référence :
Question écrite n°427 de Nadia Naji (Groen) au ministre Matthias Diependaele concernant le Fonds pour la Recherche Scientifique – Flandre (FWO) – Subsides aux projets de recherche portant sur l’expérimentation animale.